15 décembre 2021 – 09:00 / 12:00
(*) sous réserve d’autorisation de soutenance
Le public est limité aux proches du candidat. Le pot de thèse est interdit en raison de la situation sanitaire.
9h Ouverture protocolaire en l’honneur de la présence de Rethy CHHEM, Ministre de la Science, de la Recherche et de l’Innovation, Ministre délégué rattaché au Premier Ministre du Gouvernement royal du Cambodge :
* 9h00 – la Directrice des ANOM Isabelle DION
* 9h05 – la Vice-Présidente des Relations Internationales Giovanna CHIMINI, représentant le Président d’Aix-Marseille Université Eric BERTON
* 9h10 – la Directrice de l’ED 354 Sophie VALLAS
9h15-12h Soutenance de thèse de Phirith KEO en contrat doctoral CIELAM/Région Sud PACA/ANOM
Titre de la thèse : « Littérature et censure en milieu colonial : le cas de l’Indochine (1887-1945) »
Membres du jury :
Kieth Rethy CHHEM, Université Puthisastra, Cambodge
Yvan DANIEL, Université de Clermont Auvergne – Rapporteur
Corinne FLICKER, Aix-Marseille Université – Directrice de thèse
Yves GOUDINEAU, Ecole Française d’Extrême-Orient
John KLEINEN, Université d’Amsterdam – Rapporteur
Olivia PELLETIER, Archives nationales d’outre-mer
Résumé :
L’Indochine, territoire de l’ancien empire colonial français, fondé en 1887 sous le nom d’Union indochinoise, regroupe trois territoires du Vietnam (Tonkin, Annam, Cochinchine), le Cambodge et le Laos, jusqu’à l’Indépendance en 1954. Pendant la période coloniale, la liberté d’expression des populations locales mais également des Français est contrôlée par les autorités françaises. Au début du XXe siècle, et plus encore au début des années 1930, suscitant la crainte du gouvernement colonial, des mouvements nationalistes, communistes et indépendantistes émergent dont les idées sont propagées notamment par des écrivains, des dramaturges et des intellectuels par le biais de la presse et de la littérature. Ces dernières deviennent des outils de diffusion des désirs d’émancipation et de contestation contre les autorités coloniales. Les administrateurs français prennent alors des mesures nécessaires pour censurer des textes littéraires à caractères immoraux, révolutionnaires ou remettant en question le système colonial. Les colonisateurs mettent en place une politique de contrôle et de surveillance rigoureuse. Cette thèse a pour objectif d’étudier dans quelle mesure le contournement de la censure a pu infléchir l’écriture des œuvres littéraires, parfois jusque dans le détail du style des auteurs, à travers le corpus suivant mis au jour grâce aux procès-verbaux retrouvés dans les archives de l’administration coloniale française : des pièces de théâtre (La Maîtresse sauvage (1928) de Jacques Ponty et Jehan Cendrieux, Les Asservis (1930) de Jacques Ponty), des nouvelles (Le Métis ensorcelé et Camille ou l’ingénue malgré lui en 1941 de Jeanne Leuba), des autobiographies (De La Courtine à Vichy (mai-juillet 1940) de Pham Duy Khiêm), etc.
Cette thèse, qui s’appuie sur le dépouillement d’environ un millier de dossiers conservés aux ANOM en France et aux Archives Nationales du Cambodge et du Vietnam, présente d’abord les textes juridiques relatifs à la censure exercée en Indochine et reconstitue l’organisation du système de surveillance des œuvres littéraires. Elle distingue la censure préventive de la censure répressive : œuvres censurées avant leur diffusion auprès du public et œuvres censurées après leur diffusion. Elle permet d’analyser les causes de la censure et les mesures mises en œuvre par les autorités coloniales pour maintenir l’ordre public en Indochine.
Mots-clés : Colonisation, Indochine, Littérature française et francophone, Liberté d’expression, Censure
CIELAM Centre Interdisciplinaire d’Étude des Littératures d’Aix-Marseille
(+33) (0)413 553 794