Psyclé. Séminaire « Examen la dépendance visuelle et de l’exploitation des informations visuelles dans le contrôle postural et les capacités de navigation des séniors »

Communication de Catherine Agathos, Aging in Vision and Action Lab – Silversight Research Chai
Institut de la Vision, CNRS – INSERM – Sorbonne Université.

 

 

Résumé :
Le vieillissement sain se caractérise par un déclin de nombreuses habilités perceptives, cognitives et motrices. Parmi ces atteintes, les personnes âgées se plaignent particulièrement de difficultés sensorimotrices et de la perte d’autonomie qui en résulte, évoquant notamment le risque de chute. Le contrôle postural et la navigation spatiale impliquent l’intégration d’informations sensorielles (visuelles, vestibulaires, kinesthésiques) associés à diverses fonctions exécutives (e.g. attention, planification, mémoire). Les signaux sensoriels doivent être pondérés en fonction de l’environnement et des exigences de la tâche motrice (par exemple en se déplaçant dans un environnement encombré ou sur des surfaces instables) afin de maximiser leur fiabilité en modulant leur contribution au contrôle postural. Parmi les facteurs contribuant aux risques des seniors dans la vie quotidienne, l’augmentation de la dépendance aux indices visuels semble jouer un rôle important. En effet, les seniors se fient davantage aux informations visuelles pour ajuster leur contrôle postural, notamment par rapport à la surface du sol (Agathos et al., 2017a). Cependant, la dépendance visuelle implique aussi un manque d’adaptabilité (Isableu et al., 2010) et une exploitation des indices visuels qui n’est pas toujours optimale. A cela s’ajoutent les difficultés des seniors à ignorer les informations visuelles non pertinentes (Agathos et al., 2015). Enfin, ces difficultés sont encore exacerbées dans les environnements peu familiers, complexes et dynamiques. Face à de tels défis, la dépendance visuelle des personnes âgées entraîne des altérations posturales ceux-ci adoptant des stratégies plus rigides (Agathos et al., 2017b), qui peuvent augmenter le risque de chute (Barr et al., 2016). Cependant, de manière contre-intuitive, les seniors sont moins aptes à utiliser des repères visuels de leur environnement pour se réorienter. En effet, les travaux menés dans notre laboratoire démontrent qu’ils utiliseraient préférentiellement la géométrie de l’environnement pour se réorienter et ont tendance à diriger leur regard vers le sol (Bécu et al., 2017). Ce comportement peut être une stratégie pour minimiser les ressources attentionnelles requises quand la vision est nécessaire à la fois pour explorer l’environnement et pour orienter l’action. Une telle stratégie peut être caractérisée par la dynamique posturale et du regard des seniors au cours de l’apprentissage et de la réorientation dans un nouvel environnement écologique.

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