16 janvier 2024 – 13:00 / 18:00
(*) sous réserve de confirmation de soutenance
Titre : « Du jeu au cas : enjeux praxéologiques, épistémologiques et érotologiques de la psychanalyse »
Garant : Pr. Sylvain Missonnier
Jury
David Bernard (MCF-HDR, Université Rennes II)
Pierre-Henri Castel (DR, CNRS Institut Marcel Mauss, EHESS, Lier)
Nicolas Guérin (Pr, AMU)
Philippe Huneman (DR, CNRS Paris I Panthéon Sorbonne, IHPST)
Pascale Macary (Pr émérite, Université Montpellier Paul Valery)
Sylvain Missonnier (garant, Pr, Université Paris Cité)
Jean-Jacques Rassial (Pr émérite, AMU)
Lieu
Aix-Marseille School of Economics, AMU, 5, bvd Maurice Bourdet, 13001 Marseille France, salle de conférences 3e étage
Afin de pouvoir entrer dans les locaux de l’université, toute personne n’ayant pas de carte AMU doit annoncer sa venue avant le 12 janvier 2024 en envoyant un mail à l’adresse suivante : marie.lenormand@univ-amu.fr
Résumé
Ce manuscrit d’HDR, composé de sept parties, présente les résultats d’une recherche passée et inédite dont le coeur porte sur les enjeux épistémologiques et praxéologiques de la cure psychanalytique, essentiellement dans le champ de la psychanalyse avec les enfants – lesquestionnements « locaux » et « cliniques » ayant débouché sur des questions plus fondamentales sur le statut de la psychanalyse et notamment du cas en psychanalyse.
L’auteure est tout d’abord partie de considérations théorico-cliniques relatives à l’accueil du jeu dans la clinique psychanalytique avec les enfants telles que développées lors de son travail de doctorat. A rebours d’une promotion tous azimuts du phénomène ludique, elle invite à la prudence, à la définition et à une « dé-fétichisation » du recours au jeu dans la psychanalyse avec les enfants, tel que promu par Klein et Winnicott qui constituent aujourd’hui des références incontournables de la psychanalyse des enfants. Ce premier temps de recherche l’a conduite ensuite à des interrogations plus larges.
Premièrement, en restant dans le champ de la psychanalyse des enfants, elle s’est tout d’abord penchée sur les questions plus générales relatives au « dispositif » de la psychanalyse avec les enfants en tant que variante de la « cure type », c’est-à -dire de la cure par la parole (talking cure) telle qu’inventée par Freud pour les adultes. Il a été question de mettre en tension entre elles les différentes traditions analytiques de la psychanalyse de l’enfant ainsi que leurs différentes options afin de penser la possibilité de frayer, malgré la multiplicité des paradigmes, une orientation clinique.
Deuxièmement, ces questionnements relativement à des enjeux praxéologiques et théorico-cliniques, mais également critiques des grands textes de la psychanalyse de l’enfant l’ont conduite, dans le deuxième grand pan de ses recherches, à des interrogations qui portent sur la consistance du savoir psychanalytique ainsi que sur la méthode de la recherche en psychanalyse. Ceci l’a notamment conduite à traiter de la question du statut du « cas » en psychanalyse, forme centrale pour l’invention de son savoir ainsi que pour sa méthode clinique, mais grevé de défauts épistémologiques problématisés et popularisés par les philosophes issus de la Vienne qui a vu naître la psychanalyse, à savoir Karl Popper et Ludwig Wittgenstein. En complément d’une approche générale et théorique relative aux questions que pose le cas en psychanalyse, l’auteure a également choisi de se pencher sur la façon dont quatre grands psychanalystes d’enfants, au cas par cas, ont traité de ce point dans leurs écrits. Lebovici & McDougall, Klein, Dolto et Winnicott ont tous, en effet, écrit une « monographie » de cure de psychanalyse d’enfant pour rendre compte de leur pratique. L’auteure s’est emparée de ces écrits pour tenter d’y repérer la façon dont chacun d’entre eux s’y prenait avec ces difficultés et, en acte, mettait en oeuvre sa position relative à ces enjeux fondamentaux – faisant l’hypothèse que si ces analystes ne traitent pas spéculativement de la question épistémologique de la garantie de leur savoir, leurs écrits rendent compte en acte de la façon dont ils résolvent (ou tentent de résoudre) cette difficulté.
LPCPP Laboratoire de Psychologie Clinique, de Psychopathologie et de Psychanalyse
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