Quatrième séance du séminaire « Œuvres et virtualités » organisé par Michel Durafour (LESA/AMU), Loïg Le Bihan (Montpellier) et Serge Cardinal (Montréal).
Communication de Caroline Renard (LESA/AMU), MCF en études cinématographiques. Elle enseigne l’esthétique et l’histoire du cinéma. Ses publications portent sur le cinéma comme forme à penser et sur les mutations des formes filmiques à l’ère des dernières technologies. Elle a coordonné la publication de trois ouvrages collectifs (Images numériques ?, PUP, 2014 / Wang Bing, un cinéaste en Chine aujourd’hui, PUP, 2014 / Le Centre Méditerranéen de Création Cinématographique, une expérience de la décentralisation PUP, à paraitre 2021) et publié une quarantaine d’articles.
« De la virtualité entre l’original et sa copie ? La réponse d’Abbas Kiarostami dans Copie conforme (2010) »
Abbas Kiarostami fait partie des cinéastes qui ont le plus de plaisir à jouer sur l’ambiguïté du vrai et du faux. Nous ne nous demanderons pas de quoi Copie conforme serait la copie, mais plutôt comment un tournage hors Iran permet à Kiarostami de rassembler un faisceau de virtualités qui traversent son œuvre. Comme le souligne Stéphane Delorme, Copie conforme, était un film très attendu (Cahiers du cinéma n°656, mai 2010). Loin de l’univers auquel le cinéma de Kiarostami a pu habituer le public et la critique, il tranche par son scénario, par la direction du jeu d’acteur, par une étrange maladresse dans leur diction, mais aussi et surtout par la volonté d’assumer de manière inégalée la dimension manipulatrice et falsificatrice du cinéma. Notre hypothèse de départ sera de penser ce film comme dialoguant avec l’exégèse de l’œuvre entier. Le titre et l’argument du film instaurent une sorte de réponse cinématographique à de nombreux textes théoriques écrit sur les films précédents. Il s’agira de voir, comment ce film tourné en Italie, à une période où Kiarostami explore aussi les possibilités des installations muséales, de la photographie et de la poésie, est potentiellement « saturé de virtualités » (Jean-Clet Martin).
Répondant : Marie Rebecchi (LESA/AMU) – Animateur : Jean-Michel Durafour
L’orateur : Caroline Renard est maître de conférences en études cinématographiques à l’université d’Aix-Marseille. Elle y enseigne l’esthétique et l’histoire du cinéma. Ses publications portent sur le cinéma comme forme à penser et sur les mutations des formes filmiques à l’ère des dernières technologies. Elle a coordonné la publication de trois ouvrages collectifs (Images numériques ?, PUP, 2014 / Wang Bing, un cinéaste en Chine aujourd’hui, PUP, 2014 / Le Centre Méditerranéen de Création Cinématographique, une expérience de la décentralisation PUP, à paraitre 2021) et publié une quarantaine d’articles.