LERMA. Programme D. Le Sujet comme Objet

Conférence du Professeur Jean-Jacques LECERCLE (Université Paris-Ouest Nanterre)
Discutante : Monique DE MATTIA-VIVIES (LERMA, AMU)

(Voir le Grand Entretien E-rea de Jean-Jacques LECERCLE réalisé par Sophie VALLAS et Jean VIVIES)
https://journals.openedition.org/erea/5876
Jean-Jacques LECERCLE est philosophe du langage. Auteur de nombreux ouvrages (notamment The Violence of Language, 1990, Philosophy of Nonsense, 1994, Une philosophie marxiste du langage, 2004), il a enseigné la langue et la littérature anglaises à l’université de Paris X Nanterre.
Son dernier livre, De l’interpellation, s’interroge notamment sur la façon dont on devient sujet et sur les contradictions que la notion de sujet implique. La nomination, provenant forcément d’une « autorité », assigne une place à ce dernier et lui donne un statut, celui, paradoxal, de sujet assujetti. La liberté du sujet est alors toute relative, toujours soumise à la loi du discours autorisé de l’autre et plus généralement à une langue dont les règles qui la régissent lui sont antérieures et de ce fait le dominent.
Comment dans ce cas une autonomie du sujet est-elle possible, et comment passer de l’assujettissement à l’autonomie ?
C’est dans la contre-interpellation, dont Jean-Jacques LECERCLE élabore la théorie, que le sujet s’approprie la langue et acquiert un certain degré de liberté, même si la langue reste « autoritaire » en ce que le sujet, pour exister, est pris dans le langage de l’autre.
Être sujet, dans les termes de Jean-Jacques LECERCLE « c’est être assujetti […]. Mais on est assujetti que si on est sujet, c’est-à-dire capable de revendiquer son autonomie face à cette autorité ». Comment fonctionne cette dialectique ? La réponse à cette question se trouve dans l’hypothèse centrale avancée dans l’ouvrage : être sujet, c’est être interpellé en tant que tel.

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