Mardi 19 au lundi 25 mai, 9h-18h
Maison de la Recherche et MUCEM (Marseille)
CIELAM – Centre interdisciplinaire d’étude des littératures d’Aix-Marseille – Colloque
Colloque « Etudier l’exil ». Porteur du projet : Alexis NUSELOVICI.
Contact : alexis.nuselovici@gmail.com, crystel.pinconnat@univ-amu.fr
Alors que le nombre des migrants dans le monde est estimé à près d’un milliard et que le nombre des
déplacés à l’intérieur de leurs propres pays vient de dépasser celui de la Seconde guerre mondiale, ce qui entraîne
de graves crises en Europe comme ailleurs, les sciences sociales et humaines se doivent de mieux comprendre ce
qu’impliquent ces phénomènes sur le plan social comme sur le plan politique. Les réalités migratoires
contemporaines sont complexes en raison d’une quadruple caractéristique : mobilité accrue ; extension planétaire ;
diversité du sens des flux ; variété des causes (économiques, politiques, environnementales). Elles créent en
conséquence des catégories migratoires extrêmement variées qu’il importe de penser ensemble, comme il importe
de penser conjointement les rencontres multiples de langues et de cultures et les tensions politiques et sociales
suscitées.
À cette fin, il est proposé de définir un objet d’étude à nommer expérience de l’exil et un domaine de
recherche à nommer études exiliques dont le présent colloque contribuera à la fondation. L’ambition de ce champ
en construction est de redonner au vécu du sujet en migration toute la charge existentielle que les politiques
migratoires actuelles, soucieuses de gestion efficace, tendent à oublier. Il s’agit de prolonger et d’approfondir les
travaux de recherche sur la migration en orientant davantage les perspectives vers l’articulation dans l’expérience
migratoire entre identité individuelle et détermination collective, culture d’origine et culture d’accueil, inscription
communautaire et inscription nationale. Par ailleurs, abordé comme paradigmatique en tant que signifiant toute
sortie hors d’un lieu d’appartenance, l’exil recouvre des catégories aussi diverses que le migrant, le déplacé, le
réfugié, le demandeur d’asile, le clandestin, le sans-papier et met en rapport ces figures contemporaines avec celles
du passé, les déplacements réels avec leurs représentations.
Six sessions accueilleront les débats : « Étudier l’exil », « Statuts de l’exil », « Le sujet exilique »,
« Espaces exiliques », « Dispositifs de représentation », « Politiques de l’exil ». Multidimensionnel, le phénomène
exilique appelle une méthodologie multidisciplinaire et les communications peuvent provenir de l’ensemble des
sciences humaines et sociales