15 novembre 2022 – 14:00 / 17:00
(*) sous réserve d’autorisation de soutenance
Titre : Théâtre baroque et théâtre intimiste de Louis Calaferte : une poétique du « comique de constat »
Jury
M. Guillaume BRIDET, Professeur des universités, Université Paris 3, Président du jury
M. Jean-Louis BESSON, Professeur émérite, Université Paris 10, Rapporteur du jury
Mme Marta MARCHETTI, Professeur étranger, Université de Rome, La Sapienza, Rapportrice du jury
M. Jean-Marc QUARANTA, Maître de conférences (HDR), Université d’Aix-Marseille, Membre du jury
Mme Corinne FLICKER, Maître de conférences (HDR), Université d’Aix-Marseille, Directrice de thèse
Résumé
Écrivain bien connu pour ses œuvres narratives provocatrices et subversives comme Septentrion et La Mécanique des femmes, Louis Calaferte (1928-1994) l’est beaucoup moins en ce qui concerne son théâtre, qui représente pourtant une part importante de son œuvre, d’autant plus qu’il s’agit de ses premières prétentions littéraires, et que ses écrits de jeunesse sont majoritairement de nature dramaturgique. À la fin de sa vie, il accepte de faire publier sa somme théâtrale, constituée de vingt-six pièces, dont vingt-trois, écrites entre 1963 et 1989, font l’objet du corpus de cette thèse. Calaferte les a réparties dans deux ensembles auxquels il a donné les titres fédérateurs de « théâtre intimiste » et « théâtre baroque ».
Si, à première vue, cette double dénomination semble mettre ces deux veines en contradiction, il s’agit en fait, selon l’auteur lui-même, de « deux directions en [lui] qui se joignent à certains points d’intersection » jusqu’à ce qu’« à la fin, les parallèles se confondent ». De ces deux directions majeures que prend ce théâtre s’est dégagée, au fil de l’écriture, une notion transversale que Calaferte a appelée le comique de constat. Le dramaturge se définissant lui-même comme un auteur essentiellement comique dans le domaine théâtral, la revendication d’une formule assumée à la fois comme nouvelle et personnelle est à interroger.
Ce théâtre est caractérisé par une exploration formelle et générique (qui fut une des dynamiques de l’écriture calafertienne en général) dans laquelle le comique de constat s’épanouit en trois tendances essentielles : tout d’abord la mise en scène d’une observation au scalpel de nos semblables, ensuite l’expression d’un « grain de folie » qui traduit un désir profond de déflagration et de révolte artistiques, où baroque, poésie et absurde s’interpénètrent, enfin la présence nécessaire du « tragique dérisoire », qui n’a d’autre objectif que de renforcer le comique de constat. L’examen quasi clinique d’une humanité pétrie de médiocrité et dominée par ses pulsions organiques et obsessionnelles conduit à un questionnement existentiel de notre condition tragique, que la présence d’une folie débridée vient contrecarrer. Nous nous interrogerons sur la manière dont ce comique de constat renouvelle l’expression du comique dans un second XXe siècle où les registres sont bouleversés.
CIELAM Centre Interdisciplinaire d’Étude des Littératures d’Aix-Marseille
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