28 juin 2024 – 14:00 / 17:00
(*) sous réserve d’autorisation de soutenance
Titre : De l’ingénierie à l’écriture : la technique dans les oeuvres de Robert Louis Stevenson
Jury
Nathalie JAECK, Professeure des universités, Université Bordeaux Montaigne, Rapportrice
Juia KUEHN, Professeure, University of Groningen(Pays Bas), Rapportrice
John GARDNER, Professeur, Anglia Ruskin University (Royaume Uni), membre du jury
Jean VIVIES, Professeur émérite, Aix Marseille Université, Membre du jury
Nathalie VANFASSE, Professeure des universités, Aix Marseille Université, Directrice de thèse
Lieu : Salle C223 (salle du Conseil), bâtiment Egger, Campus Aix Schuman
Résumé de la thèse
Ce travail explore les liens entre littérature et ingénierie au XIXe siècle à travers le cas de Robert Louis Stevenson, le populaire auteur écossais, issu d’une dynastie d’ingénieurs spécialisés dans la construction de phares. Avant d’embrasser une carrière littéraire, Stevenson reçut une formation d’ingénieur à l’Université d’Edimbourg en vue d’exercer à son tour la profession des membres de sa famille. Si son choix de se détourner de cette voie a jusqu’à présent mené la plupart des biographes et critiques de son œuvre à opposer ces deux versants de sa vie, notre étude montre au contraire que Stevenson inscrivit son activité d’écrivain dans la continuité de son expérience en tant qu’apprenti ingénieur et de l’héritage de ses ancêtres.
A partir de l’examen de cet arrière-plan, nous proposons une nouvelle lecture de l’œuvre sous l’angle de la technique. S’appuyant sur la correspondance de Stevenson et plusieurs documents d’archives, notre analyse porte sur une sélection de textes allant des premiers récits de voyages de l’auteur à ses écrits tardifs sur le Pacifique, où il passa les dernières années de sa vie. Contemporain d’une époque dont le paysage technologique fut marqué par de profondes évolutions, Stevenson se fit observateur et penseur de la technique à travers ses œuvres. Il en vint à s’identifier à la figure de l’artisan, l’ancêtre de l’ingénieur, et à faire de la notion de technique un trait fondamental de sa poétique. S’articulant autour de l’aventure, ses récits constituent enfin le théâtre d’une réflexion plus large sur les savoirs et les savoir-faire.
La thèse revisite la contribution de Stevenson à la littérature victorienne et écossaise, en situant son expérience au sein de l’évolution de l’ingénierie au XIXe siècle. Notre analyse s’appuie sur les apports de l’histoire des sciences et des techniques et emprunte certains outils conceptuels à l’anthropologie française des techniques, dans une perspective historique et interdisciplinaire. Cette perspective alimente, en retour, un regard nouveau sur ce que la littérature peut apporter aux sciences de l’ingénieur.
